Biologie - Décembre 1987
Oui on le peut déja et ce sera sans doute de plus en plus facile. Ce qui posera de graves problèmes éthiques et moraux.
Il y a schématiquement deux types de techniques, permettant d'intervenir avant ou après la fécondation.
La première, est très controversée. Elle a été développée par des laboratoires japonais et américains et permet de trier les spermatozoides porteurs du chromosome Y (qui donnent naissance à des garçons), de ceux porteurs du chromosome X (qui donnent naissance à des filles).
On recueille le sperme du donneur sur des milieux biologiques spéciaux qui permettent de séparer les spermatozoides porteurs du chromosome Y, qui sont plus lourds, "nagent" plus vite et plus longtemps que ceux donnant naissance à des filles. On réalise ensuite une fécondation en éprouvette. Cette technique n'est pas sûre et peut conduire à de graves désillusions chez les couples qui lui font confiance.
La deuxième technique, développée en France et en Angleterre est plus sérieuse. Elle se réalise sur des embryons de 4 à 8 jours. On prélève une cellule sur laquelle on recherche la présence du chromosome Y en utilisant des "sondes" génétiques, puis on réimplante (ou non) l' embryon dans l'utérus. Ce qui permet, par exemple, d'éviter la transmission de maladies génétiques liées au sexe.
Ces méthodes vont probablement se généraliser, devenant de plus en plus simples et fiables.
Déja aux Etats-Unis la société Gametrics propose de tels tests sur une base commerciale.
C'est pourquoi il sera nécessaire de contrôler leur diffusion, surtout quand on sait que dans certains pays (Indes, Pakistan, Chine) existe un biais en faveur des garçons, et qu'à terme ces techniques peuvent conduire à déséquilibrer la population.