Biologie - Octobre 1990
En France un million de personnes souffrent de l'acné et près de 20.000 subissent un acné grave et récidivant qui perturbe leur vie affective et sociale.
Il existe certes des traitements efficaces utilisant l'isotrétinoide, un dérivé de la vitamine A, mais ce produit peut avoir de graves effets secondaires, notamment chez la femme enceinte, conduisant à des malformations du foetus. Pour la première fois voici l'espoir d'un traitement efficace et sans dangers du aux biotechnologies et mis au point au Japon. Il tue les bactéries qui se développent à la base des poils provoquant une infection cause de points noirs et de boutons. Des chercheurs de la société Taiyo Kagaku ont réussi à produire et à isoler des anticorps capables de se fixer sur la bactérie responsable de l'acné et de la détruire. Les anticorps (à la base de toute vaccination) sont des protéines naturelles fabriqués par les globules blancs en réponse à une invasion microbienne. Pour obtenir les anticorps anti-acné, les chercheurs japonais ont d'abord tué la bactérie responsable à l'aide de formaline, puis ont injecté les préparations ainsi obtenues dans les muscles de poulets d'élevage provoquant ainsi la production d'anticorps spécifiques. L'avantage de ce procédé est que ces anticorps peuvent être extraits du jaune des oeufs pondus par les poules, sans sacrifier l'animal (comme c'est le cas par exemple dans la production d'anticorps à partir du lapin) et dans des conditions très économiques. Les essais sur des cultures bactériennes traitées par l'anticorps ont montré que seulement 5,6% et 7,2% des bactéries étaient présentes à des intervalles de 24 et 48 heures par rapport à des cultures ne comportant pas d'anticorps. Si tous les essais chez l'homme donnent satisfaction, la société Taiyo Kagaku commercialisera prochainement une pommade anti-acné.