Biologie - Mai 1992

En cette époque d'extraordinaires développements de la biologie les scientifiques ont parfois d'étranges pratiques: ils s'envoient par les poste des microbes modifiés susceptibles de s'échapper!

Il ne faut pas bien entendu céder à la panique et vérifier chaque paquet suspect transmis de labo à labo, mais certainement respecter des règles de sécurité pour l'avenir en raison de l'accroissement de ce trafic postal très particulier. Depuis l'essor du génie génétique les biologistes savent fabriquer des souches bactériennes reprogrammées pouvant être utilisées dans la fabrication de médicaments, de produits agro-alimentaires ou chimiques. Ces bactéries sont analogues à des usines miniatures spécialisées dans la synthèse d'un produit particulier. Il faut ensuite les cultiver en masse dans des grands fermenteurs pour produire les substances recherchées, les extraire et les purifier. A partir d'une quantité des quelques dizaines de millions de bactéries rassemblées sur un espace pas plus grand qu'un confetti on peut ensemencer des fermenteurs de centaines de mètres cubes. D'où la tentation d'envoyer des bactéries lyophilisées ou dans des boites de pétri (qui sont des boites de culture bactériennes) par la poste, simplement collées sur une carte postale avec du scotch ou en paquet sommairement emballé. Un rapport récemment publié en Hollande démontre les risques de ces pratiques, la bactéries modifiées pouvant s'échapper de leur paquet et contaminer l'environnement. On estime que les pays ou la recherche en biotechnologie est la plus active comme les Etats-Unis, La France, L'Angleterre, l'Allemagne la Suisse ou la Hollande recoivent ou expédient par la poste entre 1000 et 3000 paquets biologiques contenant des bactéries modifiées. Si on ajoute à cela les échantillons bactériens postés pour identification aux centres spécialisés on s'aperçoit que de telles habitudes constituent un risque environnemental dont il faut se préoccuper sans tarder.