Biologie - Décembre 1994
Il y a longtemps que l'Homme rêve d'aller sur Mars, cette planète mythique où certains pensent qu'il existe peut-être une forme de vie inconnue. Une bonne raison pour avoir envie d'y regarder de près ! Mais justement, Mars, ce n'est vraiment pas la porte à côté.
Il faut deux ans pour accomplir l'aller-retour dans un vaisseau spatial. Mais plus grave encore, l'état actuel des télécommunications nécessiteraient plus de vingt minutes de délai de réponse à une question posée depuis Mars. C'est ce qui fait sérieusement réfléchir les responsables spatiaux avant de tenter l'envoi d'un être humain dans de si difficiles conditions. Ce n'est pas tout. A la lumière des nombreuses expériences de vols habités, on sait maintenant qu'ils provoquent des troubles corporels dont la nature et le traitement commencent à peine à être mieux connus. En particulier l'impact de la microgravité sur le corps humain. C'est seulement en vol qu'on en mesure les effets parce que l'absence prolongée de gravité ne peut être simulée. On constate d'abord un gonflement du visage provoqué par la remonté du sang vers le sommet de la tête. On voit aussi que le rythme cardiaque est modifié, tout comme la masse musculaire, qui fond en l'absence d'exercices physiques. Des pertes de calcium (élément indispensable au fonctionnement du corps humain) sont aussi une des raisons majeures de mise en cause des vols spatiaux de longue durée. Il n'est pas impossible non plus que ces vols aient un impact sur le système immunitaire comme le montre le suivi médical des astronautes à leur retour. Ces perturbations sont-elles temporaires ou risquent-elles d'être irréversibles ? Une question difficile à évaluer hors contexte spatial et qui n'est pas encore résolue. D'où le développement d'une médecine spatiale nouvelle capable d'apporter des réponses à ces questions fondamentales.