Biologie - Novembre 1994
A partir de l'été prochain, on va certainement en savoir beaucoup plus sur le soleil sans lequel ni les hommes, ni les animaux, ni les plantes ne pourraient vivre. De nombreuses observations et études ont été menées depuis des années pour tenter de comprendre l'évolution et le fonctionnement de l'astre roi.
Mais beaucoup de questions restent encore ouvertes à son sujet. En particulier sur les particules qu'il émet. Ce qu'on appelle le "vent" solaire. Elles pénètrent dans notre atmosphère, perturbent les liaisons radio ou les télécommunications. Autre exemple d'interaction : le climat. Il est sensible à des modifications du diamètre du soleil ou aux variations éventuelles de ses émissions lumineuses. Autant de domaines sur lesquels les données dont dispose la communauté scientifique internationale sont encore insuffisantes. C'est pourquoi l'été prochain, un projet baptisé SOHO (Solar and Heliospheric Observatory) conjointement organisé par la NASA américaine et l'Agence Spatiale Européenne va jouer un rôle capital dans l'approfondissement de nos connaissances. Il s'agit d'envoyer un satellite (de chez Matra) chargé d'une batterie de douze instruments d'observation ultra-sophistiqués. Ce satellite sera placé entre le Soleil et la Terre à une distance de 1,5 million de km de notre planète. Ce satellite observera le soleil sans arrêt, 24 heures sur 24 pendant... dix ans. La moisson d'informations recueillies permettra à des centaines de chercheurs du monde entier d'analyser, de comprendre et, bientôt, de prévoir (ce qui est le but recherché) les évolutions du soleil et ses conséquences pour nous. J'ajoute que c'est à Orsay, pôle scientifique majeur près de Paris, qu'on envisage d' installer le centre européen d'observation et de contrôle du projet SOHO. Un choix qui honore les astrophysiciens français et qui aura un important impact économique, politique et médiatique pour l'Ile de France et pour les Yvelines en particulier.