Communication - Janvier 1995
La logique floue fait irruption dans le secteur des automatismes industriels. C'est une nouvelle approche qualitative de la réalité qui s'inspire du savoir-faire technique détenu par un expert. Exemple : un début d'incendie se déclare dans une usine. Des capteurs détectent la présence de signes caractéristiques d'un début d'incendie.
Le système déclenche alors automatiquement la mise en action des premiers moyens de lutte: alarme ou sprinklers. Les capteurs fonctionnent selon des programmes qui reposent sur les données et les signes les plus connus d'un début d'incendie. Mais il se peut que par suite d'une manipulation quelconque ces signes représentent une fausse alerte ne justifiant pas la mise en action des moyens de protection. Les capteurs ne font pas la différence et l'alarme se déclenchera... Sauf si le système dispose d'une logique floue. Cette forme de logique permet d'intégrer dans le processus une variable essentielle : une sorte appréciation qualitative. Comme celle d’un expert qui saura faire la différence entre le vrai et le faux. La logique floue permet précisément de traduire cette connaissance experte en codes, lesquels seront intégrés dans le capteur. En d'autres termes, elle permet de reproduire la connaissance ou le jugement d'un opérateur. C'est la traduction quantitative d'informations qualitatives. Voilà tout l'intérêt et la difficulté d'une technique qui mobilise de nombreuses équipes de recherche en Europe et au Japon, pays qui s'est intéressé le premier aux applications de la logique floue. De nombreux secteurs industriels sont aujourd'hui concernés : de l'électroménager à l'automobile en passant par tous les domaines où des procédés industriels sont soumis à automatisation. A coté de la logique binaire de l'informatique classique, le flou est en train de s'imposer. Mais les hommes et leur forme particulière de raisonnement le mettent déjà en pratique depuis longtemps !