Matériaux nouveaux - Octobre 1991
Les algues sont en train de devenir une matière première pour le futur. Depuis le moyen âges les goémonniers exploitent des algues en Bretagne pour la fertilisation des terres. Aujourd'hui de nombreux laboratoires dans le monde travaillent à la mise de point de produits nouveaux à base d'algues pour l'alimentation humaine, l'industrie pharmaceutique et cosmétique ou encore la dépollution.
Il existe des algues géantes de plusieurs mètres de long et des algues microscopiques invisibles à l'oeil nu. Certaines sont utiles à l'homme, d'autres prolifèrent dans les eaux polluées et posent des problèmes d'environnement. En Bretagne des centres de recherches et des petites entreprises prennent très au sérieux les nouveaux marchés des algues. En collaboration avec l'IFREMER de Brest, le CEVA, (Centre d' Etude et de Valorisation des Algues) évalue la biomasse formée par les algues en croissance en utilisant la télédétection par satellite. Dans une ferme marine au large de L'Armor Pleubian on teste sur 6 hectares la culture du Wakamé, algue importée du Japon. Les algues peuvent être utilisées pour la confection de plats cuisinés car elles sont riches en fibres alimentaires ou comme gélifiant indispensables aux sauces ou crèmes culinaires.. En agriculture elles servent de stimulateur de croissance, de stabilisateur des sols ou dans l'alimentation animale pour leurs propriétés antifongiques ou leur richesse en oligo-éléments. Mais une des propriétés les plus intéressantes des algues microscopiques est la lutte antipollution. Aux Etats-Unis, l'université du Nouveau Mexique a mis au point un produit appelé AlgaSorb capable d'éliminer les métaux lourds comme le mercure ou l'uranium des eaux polluées. Les algues sont immobilisées sur une colonne remplie de gel de silice. Ce procédé les tue mais leur membrane piège et absorbe les produits dangereux. Un travail posthume pour la protection de l'environnement.