Biologie - Novembre 1987
Deux hommes vont entrer ensemble dans l'histoire : Robert Melias condamné le 13 novembre à Bristol pour un viol et identifié grâce à ses empreintes génétiques et Alec Jeffreys l'inventeur de la technique qui a permis son arrestation. (qui va détrôner celle des empreintes digitales due à Albert Bertillon en 1901)
Une technique qui va révolutionner la criminologie, la recherche de paternité, les procédures d'immigration et qui permet d'identifier à coup sûr un individu avec seulement une chance sur 30 milliards de se tromper.
On réalise l'empreinte génétique à partir d'un seul cheveu, d'une tâche de sang (même vieille de plusieurs années), de fragments de peau, ou d'échantillons de sperme.
Une filliale de ICI, Cellmark Diagnostics a été créée pour faire ce test à l'échelle internationale. Sa capacité est de 250 échantillons de sang par semaine à un prix de 1000 F par individu.
Quel est le principe du test ? Imaginez que toute l'information génétique d'une personne tienne dans 3000 annuaires de 1000 pages. Il y a, disons, 1000 pages particulières, jaunes par exemple, qui se répètent dans tous les annuaires. C'est la répartition de ces pages qui est propre à chaque personne et que le test met en évidence.
Comment fait-on pratiquement ? On extrait l'ADN de l'échantillon, on le découpe avec des enzymes, on selectionne des gros morceaux, on les marque avec des étiquettes radioactives, on les étale sous forme de bandes qui sont caractéristiques d'un individu.
Les avantages des empreintes génétiques sont importants : identification de criminels, simplification des procédures d'immigration, recherche de paternité (pour les pensions alimentaires, l'adultère). Mais il faudra éviter erreurs et abus. D'où l'importance d'une règlementation qui préserve les droits de la personne.