Biologie - Mai 1988
On sait le problème posé par l'injection régulière d'insuline chez les diabétiques (un million de personnes en France, dont 100.000 à 150.000 insulino-dépendants).
Des progrès scientifiques et techniques considérables ont été réalisés ces dernières années :
-D'abord dans les tests d'auto-diagnostic de la glycémie qui permettent de mesurer son taux de glucose dans le sang (par bandelettes ou piqûre au doigt).
-Ensuite dans les modes d'administration. Une voie prometteuse : le remplacement progressif de la seringue par un stylo à cartouche d'insuline
-Enfin dans les greffes de pancréas ou les pompes à insulines implantées et de plus en plus intelligentes (capteurs à glucose).
Mais un nouvel espoir vient des biotechnologies : c'est la possibilité, encore au stade de la recherche, d'administration d'insuline par vaporisation nasale.
Jusqu'à présent c'était impossible. 1) par administration orale les protéines sont détruites dans l'estomac. 2) Elles sont trop grosses pour traverser la membrane des cellules.
L'astuce d'une entreprise américaine de biotechnologie (Calbio) a été d'enrober l'insuline dans un détergent qui modifie temporairement la perméabilité de la membrane cellulaire. L'insuline vaporisée passe à travers la muqueuse et agit en 15 minutes contre généralement 2 H par injection.
Ce produit sera sur le marché dans 3 à 5 ans. Ce procédé pourra servir à administrer d'autres médicaments, hormones ou enzymes produits par génie génétique.