Biologie - Juin 1988
L'Australie est le principal producteur et exportateur de laine avec 25% de la production mondiale.
D'où l'importance d'une récente application du génie génétique : le développement d'une nouvelle espèce d'herbe ayant la propriété (tenez vous bien) d'accroître la quantité de laine des moutons qui la consomment!
Comment est-ce possible ? Il faut savoir que la fabrication par le mouton des protéines qui constituent sa toison de laine, nécessite un apport constant en éléments nutritifs apportés par l'alimentation et qu'on apelle les acides aminés soufrés .
C'est pour enrichir l'alimentation des moutons en ce type d'acides aminés que des chercheurs australiens ont entrepris une délicate opération : ils ont transféré dans la luzerne, le gène contrôlant la synthèse d'acides aminés riches en soufre provenant d'une autre plante, le pois.
L'avantage c'est que les protéines du pois sont particulièrement résistantes à la digestion par le rumen, ce qui permet d'utiliser de manière optimale leur valeur nutritive.
Ces recherches sont conduites depuis plus de dix ans par les équipes australiennes. Mais elles sont importante pour le pays : elles permettraient d'accroître la production de laine de 5%. Ce qui signifierait une augmentation de 300 millions de dollars de la valeur de la production lainière annuelle de l'Australie.
Le problème qui se pose désormais est celui des essais sur le terrain, prévus pour le début de 1989. Or il faut au préalable une autorisation du Comité Consultatif des Manipulations Génétiques pour introduire dans l'environnement naturel toute plante modifiée par génie génétique. Comme la réglementation est particulièrement sévère en Australie, la nouvelle herbe ne pourra donc être commercialisée avant cinq à huit ans.
L'équipe australienne cherche actuellement à modifier génétiquement le trèfle qui représente le principal pâturage des moutons australiens.