Biologie - Décembre 1988
Oui ils ont réussi à faire du génie génétique sans cellules vivantes !
Le génie génétique permet d'obtenir des protéines (comme l'hormone de croissance humaine) en "reprogrammant" des cellules vivantes.
On introduit de l'ADN (qui contient le plan de fabrication de la protéine) dans des cellules réceptrices (des bactéries ou des levures).
Ces cellules agissent alors comme des usines automatiques miniatures, fabriquant indéfiniment la protéine recherchée.
Mais ces opérations sont complexes et coûteuses et les rendements généralement faibles. Pire, certaines protéines sont toxiques pour la cellule-usine.
L'idéal serait de faire du génie génétique avec un système artificiel non vivant, mais contenant tous les ingrédients de la machinerie cellulaire.
Oui ! ça s'appelle un "système a-cellulaire". C'est une éprouvette contenant des acides aminés (éléments de construction des protéines), les catalyseurs qui les assemblent et de l'énergie biochimique.
Quand on introduit l'information sous forme d'ARN dans l'éprouvette cette micromachine programmée démarre. Mais jusqu'à présent les rendements étaient très faibles.
Les chercheurs soviétiques ont réussi à optimiser cette usine pour obtenir de hauts rendements.
Par exemple : 150 à 300 molécules de l'hormone calcitonine (qui contrôle l'utilisation du calcium par les os) par molécule d'ARN. Le tout en 40 heures.
Leur secret : introduire en continu acides aminés et énergie et extraire par ultra-filtration les protéines obtenues.
Le futur : construire une véritable chaîne de montage ultraminiaturisée et fabriquer des protéines sur mesure. Les soviétiques ont ouvert une voie passionnante pour les biotechnologies.