Biologie - Janvier 1989
Les centrales thermiques qui brûlent du charbon dégagent de l'anhydride sulfureux (SO2), une des cause principale de la pollution atmosphérique et des pluies acides.
C'est pourquoi il faut "désulfurer" le charbon. Mais ce traitement coûte cher et ne permet pas d'éliminer tout le soufre organique lié aux atomes de carbone.
Des chercheurs de l'Institut du Gaz aux Etats-Unis ont domestiqué une petite bactérie capable de manger le soufre organique contenu dans le charbon avant qu'il soit brûlé.
Pour parvenir à sélectionner cette famille de bactéries à haut rendement, les chercheurs les ont fait croître et se développer dans un réacteur doté de propriétés particulières.
Ce réacteur s'appelle un "chemostat". Voilà sa particularité : tous les produits nutritifs nécessaires à la croissance des bactéries sont fournis en abondance. Sauf le soufre. Qui n'est disponible que sous la forme de charbon.
Voilà l'astuce : dans ces conditions, seules les familles de bactéries les mieux adaptées pour manger du soufre, survivent, se développent et peuvent être isolées.
Les super bactéries dévoreuses de soufre appartiennent à la famille des "thiobacillus ferro-oxydans". Mais évidemment, la composition du mélange de souches ayant le plus haut rendement n'a pas été révélée par le Gaz Institute. Brevet oblige !
Ce rendement est actuellement de 15% en moyenne, mais certaines expériences ont permis de dégrader le soufre organique avec 91% de rendement.
Bien sûr l'avenir c'est le génie génétique pour fabriquer des bactéries encore plus performantes.
Les chercheurs espèrent parvenir prochainement à un procédé commercialisable dont l'impact économique serait considérable.