Matériaux nouveaux - Janvier 1989

Les appareils à rayons X des aéroports ont surtout été conçus pour détecter des armes et éviter les détournements d'avions.

Malheureusement les bombes à base de plastic oomme le terrible Semtex sont invisibles. Il faut repenser la sécurité des aéroports. Que faire ? De nombreux moyens sont en cours de développement :

- On peut adapter les appareils à rayons X. C'est ce que tente Astraphysics en Grande Bretagne. Des couleurs vertes, bleues, oranges permettraient de distinguer le plastic.

- Détecter la chaleur (par infra-rouge), ou les émanations de vapeur (grâce à des chiens dressés ou à des sortes de nez artificiels). Malheureusement les explosifs modernes sont très stables et dégagent peu de vapeur.

La dernière arme secrète de la sécurité c'est peut-être le détecteur à neutrons. Les composés organiques contiennent des atomes de carbone, hydrogène, oxygène et azote. Du plastic comme le Semtex est composé à 45% de deux explosifs et d'une sorte de pâte à modeler. Ces explosifs porte les noms redoutables de : Cyclotriméthyl trinitramine et Pentaérythryte tétranitrate (ouf !). Nitramine, nitrates, cela veut dire de l'azote en grande quantité. Le faisceau de neutrons émis par l'appareil traverse tout : valises, métaux et même le plomb. Sans rien abîmer. Les neutrons sont absorbés par l'azote et produisent des rayons gamma dont signature est caractéristique. Ces appareils sont fabriqués par Science Applications International en Californie. Cinq sont actuellement testés dans des aéroports. Ils ne sont pas plus gros que les détecteurs actuels et peuvent traiter 600 bagages à l'heure avec une seule personne. Inconvénient, leur prix : 950.000 dollars (5 à 6 millions de F). Comment vont faire les pays en développement pour les payer ?