Biologie - Novembre 1990
La cicatrisation des plaies posent encore de grands problèmes à la médecine et à la chirurgie.
Certes il existe de nombreux composés, pansements ou aérosols qui donnent dans certains cas des résultats, mais on est encore loin du produit cicatrisant idéal surtout pour les grands brûlés (au nombre de 40 000 par an en France) ou pour la chirurgie esthétique.
C'est pourquoi deux innovations biotechnologiques sont considérés comme particulièrement prometteuses. La première fait appel à la chitine, le principal composant de la peau des insectes (la cuticule) ou de la carapace des crustacés. La chitine est le biopolymère naturel le plus abondant après la cellulose des végétaux.. Elle sert aujourd'hui de base à la fabrication d'une pansement breveté par le groupe textile japonais Unitika et commercialisée en France par les Laboratoires Cassenne (Filiale de Roussel Uclaf). Son avantage principal est qu'une fois appliqué ce pansement non tissé et parfaitement biocompatible, n'a pas besoin d'être renouvelé. Dès l'application il provoque un afflux et une multiplication de cellules au niveau de la plaie et notamment de fibroblastes, producteurs du collagène essentiel à la cicatrisation.
La seconde innovation c'est une molécule de synthèse jouant un rôle de crampon et permettant la construction de l'échafaudage sur lequel s'accrochent les cellules en train de cicatriser une plaie. Cette molécule développée par la société Telios Pharmaceuticals en Californie, est un peptide (une chaîne d'acide aminés) apparentée à la fibronectine, la protéine d'ancrage qui soude les cellules les unes aux autres dans les tissus vivants. Associée à un lubrifiant naturel (l'acide hyaluronique) on en fait un gel avec lequel les chirurgiens remplissent les plaies. Avantage : elle cicatrisent alors dans toute la profondeur de la cavité plutôt que par couches lentement superposées.