Biologie - Février 1994
Les découvertes sur le cancer du sein se font à un rythme accéléré. Des résultats récents viennent apporter de l'espoir pour sa prévention. On a découvert un gène dit "suppresseur" capable d'inhiber le développement de ce type de cancer.
Un gène suppresseur contient le code de fabrication d'une protéine qui bloque le développement de tumeurs. Ces gènes sont naturels et nous protègent en permanence. Mais parfois une mutation entrave leur bon fonctionnement et accroît les risques de cancer. Une équipe de chercheurs de l'Institut Dana-Farber de Boston dirigée par Ruth Sager vient d'identifier un gène suppresseur susceptible de jouer un rôle important dans la protection de l'organisme contre le cancer du sein. Ce gène contrôle la fabrication d'une protéine appelée "maspin". Les cellules saines fabriquent cette protéine alors que les cellules tumorales n'en contiennent pratiquement pas. Plus étonnant encore : quand on injecte des cellules cancéreuses (auxquelles on a rajouté le gène suppresseur) à des souris, non seulement elles présentent un nombre réduit de tumeurs mais ces tumeurs ne produisent pas de métastases. Autre découverte, statistique celle là : il semble que les femmes qui allaitent leur bébé ont moins de risques de souffrir d'un cancer du sein avant la ménopause que celle qui n'allaitent pas. Une étude à grande échelle a été entreprise par l'Université du Wisconsin sur près de 6000 mères atteinte d'un cancer du sein et plus de 8000 autres servant de contrôles. Il apparait que celles qui ont nourrit leur bébé pendant des périodes aussi courtes que 4 à 6 mois avaient 20% en moins de risques d'avoir un tel cancer que les autres. Un résultat encore plus spectaculaire pour les très jeunes mère de 19 ans ou moins qui ont allaité leur bébé pendant 6 mois : les risques sont réduits de 50%. Etant donné les moyens limités qui existent pour prévenir ce type de cancer, allaiter son bébé prend une signification toute particulière.