Environnement - Janvier 1990

Le Japon est en train d'établir un bien triste record mondial : celui du plus grand destructeur des ressources naturelles de la planète.

Une attitude qui constraste avec les efforts des japonais entrepris pour protéger leur environnement au sein d'un pays à la surface et aux ressources limitées. Mais leur bilan international est inquiétant. Le Japon représente 40% des importations mondiales de bois venant de forêts tropicales d'Indonésie, de Thaïlande, ou de Malaisie. Au rythme actuel de consommation ces forêts seront détruites en 15 ans. Avec la Corée et Taiwan, le Japon se livre au pillage des océans par la technique du filet de haute mer, un "rideau de la mort" qui tue des milliers d'oiseaux de mers, de phoques et de dauphins et conduit à la destruction massive d'espèces aquatiques mettant en danger les chaînes alimentaires de l'océan. Après Hong-Kong le Japon est le plus gros importateur mondial d'ivoire, un commerce qui menace d'extinction totale les éléphants d'Afrique pour 2005. D'autres espèces protégées sont en danger, par exemple les cerfs de l'Himalaya dont 54.000 ont été tués en quelques mois il y a deux ans pour produire une huile très recherchée, ou encore des tortues et des caïmans dont 120.000 peau ont été importées l'an dernier. Mais les choses sont peut-être en train de changer. Devant la pression internationale et la montée des verts des propositions ont été faites pour modifier la mauvaise image écologique du pays. Le MITI (Ministère de l'Industrie et du Commerce International) a demandé un budget de 60 millions de $ en 90 pour la création d'un Institut de Recherches en Technologie Industrielle pour l'Environnement. Des brigades de "bérets verts" vont être recrutées pour participer à des projets de recyclage des déchets. Mais le projet le plus ambitieux c'est Ecopolis, la ville écologique du futur en harmonie avec son environnement. Encore un long chemin à parcourir pour le Japon.