Environnement - Octobre 1992
Les voitures électriques sont en vedette au Mondial de l'Automobile: la Zoom de Renault et Matra, les Peugeots électriques et la Lycra de Microcar.
Mais chacun connait les limitations actuelles de ce type de voitures : autonomie réduite à une cinquantaine de kilomètres, poids excessif, vitesse maximum de 80 à 110 km/H. Pourtant la nouvelle génération se prépare activement chez les constructeurs européens, américains et japonais. Après les batteries au nickel-cadmium pouvant enmagasiner 50 watts par kilo et qui équipent les voitures électriques françaises, la source d'énergie qui semble le plus intéresser les autres constructeurs est représentée par les batteries au sodium-soufre. Ce sont des batteries dites "chaudes" car elles fonctionnent à une certaine température. Beaucoup les considèrent comme peu fiables et ayant l'inconvénient de nécessiter un temps d'attente au démarrage. Pourtant la batterie sodium-soufre qui stocke 80 watts par kilo intéresse des constructeurs allemands et américains. Ce type de batterie de haute énergie a une densité énergétique qui est le double de celle des batteries classiques. On les utilise déjà dans plusieurs prototypes comme la BMW E2, la Ford Ghia Connecta et la Volkswagen Chico. Un prototype germano-suisse (la Horlacher Na-S sport) vient d'établir un nouveau record du monde en roulant sans recharge pendant 544 km à la vitesse moyenne de 119 km/h. Mais cette voiture ne pèse que 250 kilos. Ses batteries au sodium-soufre produisent 144 volts et 140 ampères heures pour alimenter un moteur asynchrone de 27 chevaux. Le consortium Asea Brown Boveri (ABB) allié au britannique Britain's Chloride vient d'ouvrir des unités de production capables de faire face à l'importante demande attendue pour ce type de batterie. Dans trois ans l'usine ABB de Heidelberg en Allemagne sera en mesure de produire 100.000 packs de batteries par an. La bataille sodium-soufre contre nickel-cadmium ne fait que commencer !