Environnement - Janvier 1992
Une des hypothèses parmi les plus intéressantes de l'écologie moderne repose sur la métaphore de Gaia proposée par le biologiste britannique James Lovelock : la Terre serait analogue à un super-organisme vivant.
Cette théorie encore controversée à le mérite de rassembler des domaines scientifiques très divers pour interpréter des phénomènes globaux de la planète. Par exemple la régulation de sa température moyenne, le maintien de la concentration de l'oxygène de l'air ou du sel des océans. Selon l'hypothèse Gaia des espèces vivantes influencerait le climat en créant des conditions favorables à leur propre développement. Il ne faut voir là aucun mécanisme finaliste, comme si un être supérieur avait déterminé à l'avance le réglage des systèmes de contrôle qui maintiennent constants les différents paramètres vitaux de la Planète. Il n'y aurait que des mécanismes cybernétiques, analogues à ceux qui régulent les grandes fonctions de notre corps. Des chercheurs australiens viennent de confirmer un des éléments clés de l'hypothèse Gaia. D'après Lovelock le plancton des océans favorise la production de nuages par l'intermédiaire de DMS (diméthyl sulphide) un produit de leur métabolisme. Le DMS et ses dérivés agit en favorisant la formation de noyaux de condensation d'eau à partir desquels se forment les nuages. Quand le soleil frappe directement la surface des océans il stimule la croissance du plancton qui produit d'importantes quantité de DMS. Ce qui provoque la formation de nuages, lesquels refroidissent les océans ce qui ralentit la croissance du plancton. Il s'agit d'un feed-back négatif, bien connu des ingénieurs. Les chercheurs australiens ont démontré l'existence une relation saisonnière étroite sur une durée de 9 ans entre la concentration des noyaux de condensation des nuages et la présence de dérivés chimiques du DMS dans l'air. De l'eau apportée au moulin de Lovelock et à son audacieuse hypothèse.