Environnement - Mars 1993
Que faire des déchets contenant du mercure ? On connait sa toxicité pour l'homme et pour l'environnement. Or il entre dans la fabrication de produits usuels : thermomètres, piles, colorants ou lampes.
Jusqu'à une date récente il n'existait pas en France de filière de traitement des déchets contenant du mercure. Mais depuis deux ans une PMI de Marseille, Duclos Environnement, a décidé de se lancer dans cette activité importante pour la santé publique et la protection de l'environnement. L'an dernier l'entreprise a traité 150 tonnes de déchets dont 75% en provenance de pays voisins. La technique consiste à distiller les déchets dans un four à 350 - 700° sous un vide très poussé. Les produits de distillation sont ensuite condensés et le mercure séparé par gravité. L'usine de traitement respecte les normes les plus strictes d'environnement ce qui a nécessité des investissements importants. Deux autres entreprises françaises ont décidé de se lancer sur le créneau du recyclage du mercure. Il s'agit de Tredi avec une usine de 300 tonnes et de Sarp Industries une filiale de la CGE qui va exploiter un procédé suisse. Malgré une réduction de la consommation de mercure qui est passée de 170 tonnes par an en 1985 à 100 tonnes aujourd'hui la quantité des produits à traiter reste considérable. En particulier les piles ou les lampes à vapeur de mercure des autoroutes. Plus étonnant les rejets de mercure provenant des amalgames dentaires posés par les dentistes. On estime qu'ils représentent 20 tonnes par an soit les trois quarts de la pollution domestique due au mercure en France. Il sont rejetés dans les égouts et les stations d'épuration. Des unités de récupération doivent donc être installées dans les cabinets dentaires. Reste le problème du mercure volatilisé dans l'atmosphère par les usines d'incinération des ordures ménagères. Ou plus curieux celui provenant de la crémation des morts porteurs justement d'amalgames dentaires !