Environnement - Avril 1993
Les emballages de papa, c'est fini. La nouvelle génération s'adapte à son environnement. Tout cela est rendu possible grâce aux matériaux intelligents, aux capteurs biochimiques ou aux absorbeurs d'oxygène.
L'objectif des fabriquants c'est la qualité des aliments emballés ou des produits pharmaceutiques conservés et la protection de l'environnement. Dans les domaines de l'agro-alimentaire, de la pharmacie ou des cosmétiques, les emballages ne seront plus passifs mais actifs. Capables de réagir au taux d'humidité en le maintenant de manière équilibrée, au taux d'éclairement en changeant de couleur pour filtrer la lumière ou même comme barrière contre les microbes en stérilisants les produits emballés. A l'Université de Rennes des chercheurs dirigés par Claude Lapinte ont mis au point des absorbeurs d'oxygène capables de consommer chimiquement tout l'oxygène contenu dans un sac étanche et sans qu'il soit nécessaire de le mettre sous vide. Contrairement aux anti-oxydants qui sont ajoutés aux aliments, l'absorbeur d'oxygène est placé dans l'emballage à coté du produit consommable. Les gâteaux, les confiseries, les fromages conservent ainsi leur qualité et leur fraîcheur sans conditionnements compliqués. Le procédé français est commercialisé par la société Atco de Caen et les absorbeurs japonais par Cryovac. Autre approche : empêcher l'oxygène de passer grâce à des enduits de verre sur plastique développés par le groupe suisse AL Packaging sous le nom de Ceramis ou par Soplaril une filiale d'Atochem. Le plus étonnant ce sont les emballages préparés à partir de zéolite, une argile renfermant des sels d'argent ou de cuivre détruisant les microbes qui passent à travers. Encore plus fort l'emballage au gluten de blé développé par le Crirad de Montpellier (dont j'avais parlé en décembre dernier). Il est biodégradable et de surcroît comestible ! Non seulement on ne va plus jeter les emballages intelligents mais on va les garder au frigo !