Informatique - Août 1989
Une commission du Congrès américain a publié une intéressante étude sur les risques représentés par les techniques à la disposition des entreprises pour surveiller le travail de leurs employés.
Cette surveillance peut s'exerçer notamment par l'intermédiaire d'ordinateurs, de machines à traitement de texte, de téléphones, telex ou télécopieurs. De nombreuses entreprises d'informatique vendent des logiciels permettant de mesurer et d'accroître la productivité des "cols blancs". Un marché en pleine croissance selon les experts. Certains logiciels sont spécialisés dans le comptage de la vitesse de frappe des secrétaires. D'autres comptent la quantité de commandes enregistrées en une durée donnée. Le rapport du Congrès américain estime que 20 à 35 % des employés de bureaux américains sont actuellement surveillés par l'électronique. Ce qui représente entre 4 et 6 millions de personnes, en majorité des femmes. Plus inquiétant encore, de nombreux employeurs écouteraient discrètement les conversations téléphoniques afin d'évaluer comment leurs employés communiquent avec les clients. Les nouvelles technologies offrent aujourd'hui aux employeurs une palette de tests variés. Le détecteur de mensonge par exemple est déjà utilisé à raison de 2 millions de tests par an pour le recrutement du personnel. L'analyse électronique du stress de la voix, ou même les tests d'"empreintes génétiques", vont rendre encore plus aisée la sélection des candidats considérés comme les mieux adaptés à un poste donné. Ces technologies de surveillance électronique ou de tests biologiques ouvrent la voie à toutes sortes d'abus. Elles posent clairement le problème du droit d'un employeur à contrôler son personnel et celui d'un employé à préserver sa vie privée.