Informatique - Octobre 1992
Les appareils de photos se perfectionnent au point de copier l'oeil humain. Ils deviennent une véritable extension de notre oeil, une prothèse intelligente. C'est ce que réalise une caméra révolutionnaire commercialisée au Japon ce mois-ci, la Canon EOS 5.
Le problème des caméras autofocus, très répandues sur le marché, c'est qu'il faut opérer en deux temps, ce qui ralentit considérablement la prise de vue. Une caméra autofocus utilise généralement un faisceau infrarouge pour mesurer la distance qui sépare l'objectif de la scène qui intéresse le photographe. Cette télémétrie maintenant très perfectionnée bute pourtant sur un fait très simple : le système ne mesure que la distance entre l'appareil et l'objet (ou la personne) situé au centre du champs de vision quelque soit la région qui intéresse le plus l'utilisateur. Il faut alors avoir recours à un artifice en somme assez compliqué : dans un premier temps on bloque la mise au point en pointant l'objectif et son faisceau télémétrique sur le centre de la scène et ensuite on compose sa photo en choisissant les angles et les expressions des personnages. Le tout prend finalement autant de temps qu'un réglage à la main. Pour éliminer définitivement ce problème Canon a inventé la caméra intelligente qui suit la direction de votre regard avec un oeil de robot. Quand on regarde dans un viseur de caméra reflex on voit en fait une zone assez vaste dans laquelle le regard se promène, même si la caméra reste fixe. Dans l'EOS 5 ce mouvement de l'oeil est analysé par un faisceau infrarouge émis par une diode située à l'arrière de l'appareil. Ce pinceau indétectable mais indiscret qui fouille votre pupille ne perd pas un millimètre de ce que vous regardez dans un champs de vision divisé en 5 zones. Il ne reste plus à une puce électronique qu'à donner l'ordre au télémètre de se focaliser dans la zone d'intérêt. Et à vous à appuyer quand même sur le bouton !