Informatique - Janvier 1993
Les Japonais en ont assez des boutons. Le premier producteur mondial d'équipements électroniques grand public s'inquiète de la révolte qui gronde chez les consommateurs. Les machines électroniques sont trop compliquées et les notices incompréhensibles.
Mais le Japon n'est pas le seul pays concerné. Tous les grands de l'électronique des Etats-Unis à l'Europe, d'ATT à Philips remettent leurs équipements sur la planche à dessin. La dictature des ingénieurs est terminée. Grâce aux nouvelles puces hyperpuissantes nous allons être conduits par la main. Il était temps car la limite de frustration est atteinte. Tous les jours des responsables industriels, des enseignants, des journalistes, des mères de famille, des personnes âgées pestent contre des tableaux de bord incompréhensibles, des voyants trop nombreux ou des fonctions inutiles. C'est le cas des téléphones dits modernes, des radios réveils programmables, des télécommandes, des photocopieurs, des fax, des répondeurs téléphoniques, des fours à micro-ondes, des machines à laver ou des distributeurs automatiques de billets de banques. Trop c'est trop. Les multiples fonctions de ces appareils ne sont pas hiérarchisées. Il n'y a pas de feed-back, de dialogue avec la machine. Elle ne vous dit pas où et pourquoi vous vous trompez. Matshusita le géant japonais de l'électronique a décidé de repartir à zéro. Ses enquêteurs visitent des millions de foyers pour écouter les consommateurs. Ses nouvelles gammes de machines à laver et d'aspirateurs ont des capteurs à logique floue qui s'adaptent au degré de saleté ou de poussière. Philips lance "Easy line" une gamme de produits électroniques conviviaux. Sharp et Sanyo ont mis au point des tableaux de commande tactiles qui ne font apparaître que les fonctions de base. Des circuits intelligents comprennent les commandes vocales. Et en France le Showview va aider les frustrés des boutons à programmer leur magnétoscope. Enfin on n'aura plus l'air ridicule devant ses enfants !