Informatique - Décembre 1993
La réalité virtuelle ne cesse d'étonner tous ceux qui s'intéressent à l'informatique de demain. Les progrès se font à un rythme qui dépasse l'imagination.
Des chercheurs japonais de la société NTT viennent d'accomplir un pas décisif dans ce domaine. Je rappelle que la réalité virtuelle consiste à entrer dans un univers de synthèse créé et animé en temps réel par un ordinateur. Une fois dans ce monde on peut toucher ou manipuler des objets virtuels grâce à des gants spéciaux appelés Data Gloves et à un casque à vision 3D porté par l'utilisateur. Le problème est que le casque et les gants ne sont pas pratiques. Les casques ont lourds, encombrants et peu hygiéniques pour des démonstrations de groupes ou des jeux d'arcades. Heureusement apparaissent des lunettes légères qui ont des fonctions analogues, comme la vision panoramique à 360°. Les gants eux sont complexes et nécessitent des capteurs placés en plusieurs points de la main. Le gant est parcouru de fibres optiques qui envoient à l'ordinateur des informations différentes selon les mouvements des doigts. De plus des capteurs de proximité permettent à l'ordinateur de connaître la position de chaque main. Il peut ainsi reconstruire en temps réel des mains de synthèse visibles dans le champ de vision de l'utilisateur et qu'il identifie rapidement comme ses propres mains. Avec la découverte des chercheurs du Laboratoire d'Interface Humaine de Tokyo, fini les gants ! On porte au poignet (comme une montre) des capteurs ultrasensibles. Il détectent les signaux électriques émis par les muscles de la main et des doigts. Cette information est transmise à un réseau neuronal, une puce qui mime le fonctionnement du cerveau. Elle est capable de reconnaître de quel muscle vient tel signal. Et le tour est joué : l'ordinateur reconstruit des mains à partir de cette information et on peut manipuler des objets virtuels. Méfiez vous désormais des porteurs de drôles de lunettes qui font des gestes sans parler !