Biologie - Février 1989
La chine est un des pays les plus avancés au monde en matière d'utilisation du biogaz, (le gaz méthane) produit par la fermentation des déchets domestiques et animaux.
Les scientifiques chinois viennent de mettre au point une technique combinant les biotechnologies et l'énergie solaire qui va sans doute changer la vie de 800 millions de paysans.
Il existe en Chine près de 8 millions de digesteurs à méthane, construits à la suite d'une campagne lancée dans les années 70.
Mais peu de pays occidentaux accepteraient d'utiliser ces techniques très rustiques !
Les déchets sont placés dans un réservoir en terre et en ciment enfoui dans le sol. Les bactéries anaérobies (c'est à dire qui vivent en absence d'oxygène) dégradent ces déchets et produisent du méthane.
Une cuve de 8 mètres cubes produit un mètre cube de gaz nécessaire à une famille pour la cuisine, la lumière et le chauffage.
Toutes les semaines il faut remplir le réservoir et éliminer les boues très riches en azote qui servent d'engrais. Tous les six mois il faut nettoyer la cuve, ce qui est une tache pénible.
Pire, de l'oxygène, ennemi des gentils microbes, pénètre par des fissures dans le réservoir. Ce qui réduit les rendements.
C'est ici qu'intervient l'énergie solaire. Les nouvelles cuves en ciments mises au point par les scientifiques chimois sont placées sur le sol. Leur surface est faite d'une plaque de verre peinte en noir.
Grâce au soleil et à l'effet de serre, la température du milieu de fermentation s'accroit de 10°. Et les rendements de 50% !
Avantages : période de production de biogas prolongée sur presque toute l'année, même une partie de l'hiver. Facilité de réparation du réservoir et de la manipulation des déchets. Diminution des coûts.
Les efforts de la Chine intéressent les pays occidentaux. Le génie génétique permettra de fabriquer des bactéries plus performantes. On verra sans doute un jour dans nos fermes des digesteurs à méthane bio-solaires !