Biologie- Décembre 1990

Aujourd'hui on prend des médicaments sous les formes de pilules, de gouttes, de piqûres ou de pommades, mais ces pratiques pourraient rapidement changer.

Grâce aux progrès de la chimie des polymères, de la biophysique et des biotechnologies des nouveaux moyens d'administration des médicaments, plus efficaces et plus sûrs sont en train de voir le jour. Le problème actuel est que des médicaments ayant une certaine toxicité sont administré d'un coup en forte concentration. Il y a donc des plages d'inefficacité et de toxicité qui encadrent une courte période d'activité correspondant au dosage optimal. Comment distribuer des médicaments de manière régulière et à la demande du corps ? Voici quelques biotechniques dont on va beaucoup parler dans les années à venir. On attache à des médicaments des têtes chercheuses, des anticorps monoclonaux capables de les guider sur la cible, ou on camoufle le médicament pour tromper les défenses du corps. On implante dans le corps ou on injecte dans le sang des microréservoirs contenant des médicaments délivrant à bon port le produit actif. On peut même les contrôler de l'extérieur, grâce à des billes magnétiques par exemple qui appuyent sur des poires et libèrent le médicament. Autres techniques des timbres autocollants qui laissent passer un médicament à travers la peau (pour traiter le mal des transports, les crises cardiaques ou les effets de la ménopause) ou une pompe implantée avec ses capteurs qui distribue automatiquement le médicament quand le corps en a besoin. Toutes ces techniques intéressent beaucoup l'industrie pharmaceutique qui dépense 150 millions de $ pendant 10 ans en moyenne pour lancer un nouveau médicament. Il devient donc plus rentable de rajeunir des médicaments qui ont fait leurs preuves avec ces nouveaux moyens d'administration du produit actif.