Environnement - Novembre 1989

Ils ont de bonnes idées les suédois ! En voici une capable de rendre propres et silencieux les bus qui empoisonnent souvent notre vie dans les villes.

Un bus diesel qui démarre c'est du bruit et de la pollution. Une fumée noire composées de fines particules de carbone dangereuses pour la santé des citadins. Sans parler de l'odeur désagréable de ce nuage et de la consommation élevée de carburant au démarrage.

La firme automobile Volvo s'est posé cette simple question : pourquoi ne pas utiliser l'énergie perdue lors du freinage et la restituer au moment du démarrage ?

Il aura fallu 10 ans de recherche pour mettre au point un système révolutionnaire appelé "Cumulo". Ce système est aujourd'hui testé sur 20 autobus circulant dans plusieurs villes scandinaves.

Quand un bus rempli de passagers freine d'une vitesse de 45 km/h jusqu'à l'arrêt complet, le Cumulo stocke de l'énergie. Au démarrage, cette énergie est renvoyée à la transmission, ce qui permet au bus d'atteindre 35 km/h, vitesse à partir de laquelle le diesel prend doucement le relais.

Résultat : moins de pollution, moins de bruit et réduction de la consommation de fioul de 30%. En prime le Cumulo peut être installé sur n'importe quel autobus.

Comment fonctionne cet ingénieux système ? En circulation normale le Cumulo est déconnecté de l'arbre moteur. Dès que le conducteur freine, un engrenage s'enclenche sur l'arbre et actionne une pompe qui comprime un gaz dans un accumulateur.

Cet accumulateur ressemble à une grosse pompe à vélo munie d'un piston. Dès l'arrêt du bus une valve se ferme pour contenir la pression produite dans l'accumulateur. Au démarrage le piston est libéré faisant tourner l'arbre moteur. Le bus avance. L'unité de contrôle active alors le moteur diesel qui tournait au ralenti.

Autres avantages du Cumulo : il prolonge la vie du moteur et des freins. Peut-être que la RATP sera un jour tentée d'en équiper ses bus malodorants qui empoisonnent l'air de Paris…