Environnement - Juin 1989

Les français, grands consommateurs d'eau en bouteille, ne se préoccupent pas trop de la qualité et du goût de l'eau du robinet. Elles est d'ailleurs une des meilleure au monde.

Cette question préoccupe pourtant beaucoup les américains. Elle a donné naissance à un formidable marché pour les filtres et équipements divers de purification. Une vague qui va sans doute déferler sur l'Europe.

Tous les jours les américains apprennent dans leurs journaux que leur eau (au fort goût de chlore) contient des bactéries, du plomb (provenant des tuyaux), du benzène (fuites de réservoirs de stockage), des trihalométhanes (résultant du traitement au chlore); sans parler des PCB, du mercure, ou des sels de chrome !

On comprend pourquoi ils se précipitent sur de l'eau en bouteille (marché de 2 milliards de dollars) et sur les nouveaux équipements ménagers qui leurs sont proposés : des filtres (marché de 400 millions de dollars l'an dernier); des appareils d'osmose inverse (150 millions de dollars); et des équipements à rayonnement ultraviolet (40 millions de dollars).

Les 500 producteurs de ce secteur proposent toute une gamme d'appareils de distillation, de filtres "super actifs" qui élimineraient les métaux lourds, ou d'équipements de stérilisation dérivés de ceux en service dans les laboratoires.

L'inconvénient est que des charlatans se sont glissés dans ce marché et que certains appareils produisent une eau encore plus dangereuse que celle qu'ils étaient sensé purifier !

D'où la mise au point de tests et de réglementations sévères destinées à éviter les débordements d'un marché alimenté par des données affectives et parfois irrationnelles.