Environnement - Septembre 1990

La qualité de l'air des grandes villes et en particulier de Paris se dégrade. Une situation qui n'est plus seulement due aux polluants industriels comme le SO2, mais surtout à l'automobile dont le trafic s'accroit de 6% par an.

Parmi les voitures sales une importante part de responsabilité revient aux moteurs diesels et en particulier ceux des taxis et des bus. La France est avec la Belgique le champion du monde du diesel avec plus de 3 millions de véhicules en service. Or en 1988 près de 43% des poussières et des suies rejetées dans l'atmosphère de Paris ont eu pour origine des moteurs diesels contre 17% en 1980. Un accroissement de 3O% en 8 ans ! Ces poussières et ces suies peuvent être cancérigènes comme l'indiquent de nombreuses études faites en Grande Bretagne, aux Etats-Unis et en Allemagne. Il est pourtant possible de renverser cette inquiétante situation. Comme en médecine les moyens s'appellent le diagnostique, la prévention et la thérapeutique. Pour le diagnostic les systèmes automatiques de mesure et de surveillance de la qualité de l'air en Ile de France, gérés par l'association AirParif sont en train d'être totalement modernisés. La prévention fait intervenir du gazole propre et moins odorant lancé récemment par des compagnies pétrolières. Du coté du traitement il existe de nombreuses solutions, comme les systèmes d'injection électronique à microprocesseurs développés par PSA ou le Harrier Diesel Cleaner aux Etats-Unis qui réduit les émissions d'oxyde d'azote et de poussières de 60%. Il existe aussi des filtres à pyrolyse en céramique à nid d'abeille comme celui développé par le Southwest Research Institute du Texas ou des pots d'échappement qui piégent les suies par centrifugation comme le pot Dyson. Il est grand temps de prendre des mesures draconiennes. La plus belle ville du monde à mauvaise haleine.