Environnement - Août 1990

Le vieil épouvantail à oiseaux chers aux potagers de nos grands-mères va céder la place à l'électronique. Une équipe de chercheurs français du CNRS a réussi à réproduire les cris de détresse de nombreuses espèces d'oiseaux et à tester leurs effets dans la nature.

Les dégats causés par nuées d'oiseaux sont en effet considérables : destruction de récoltes, pollution des réserves d'eau potables, problèmes dans les aéroports où de nombreux accidents d'avion sont provoqués au décollage par des vols d'oiseaux. C'est pourquoi la plupart des grands aéroports dans le monde ont développés des systèmes capables d'écarter les vols d'étourneaux, de corneilles ou de mouettes. Pour cela les cris de détresses des oiseaux sont enregistrés et diffusés par de puissants hauts parleurs. L'inconvénient c'est le bruit pour les riverains et la spécificité des cris de détresse qui correspondant à une espèce et pas à une autre. D'où l'intérêt pour la protection de l'environnement des résultats des travaux des chercheurs du Laboratoire d'Ethologie Expérimentale du CNRS à Saint Lucien en Eure-et-Loir. Ils ont réussi à identifier, à isoler et à décoder les sons faisant partie de cris de détresse communs à des espéces très différentes d'oiseaux. Grâce à l'oscilloscope et à la sonographie, l'amplitude et la distribution des fréquences des sons ont pu être analysés au cours du temps. Des techniques de numérisation à base de microprocesseurs ont ensuite permis de faire la synthèse des éléments caractéristiques des cris de détresse. L'avantage de cette technique c'est un son parfait sans parasites et une grande efficacité dans la dispersion de nuées d'oiseaux appartenant à des nombreuses espèces. Il est également possible d'éviter que les oiseaux s'habituent à ces cris en changeant