Environnement - Juin 1991
L'écologie va-t-elle avoir ses casques verts comme les Nations Unies ont leurs casques bleus ? Cette proposition a été récemment lancée par le responsable de l'environnement à la CEE, Carlo Ripa di Meana.
Cette idée qui cheminait déjà depuis quelques temps avait été suggéré par plusieurs hauts responsables internationaux, et notamment par le Directeur de l'UNESCO Francesco Mayor. Il est en effet apparu au cours des dernières années que des entreprises industrielles et même des Etats pouvaient accomplir de véritables crimes contre l'environnement. On se souvient des catastrophes de l'Exxon Valdez en Alaska et plus récemment des marées noires volontaires et des incendies de puits de pétrole au Koweit par Saddam Hussein. S'il existe une cour internationale à la Haye il n'y a pas encore d'équivalent pour des crimes touchant à l'environnement. Il est donc proposé de créer un tribunal international capable de décider les réglementation à faire appliquer, comme le fait la Convention de Genève dans le traitement des prisonniers de guerre. La question qui se pose évidemment est celle de la police chargée de faire respecter ces conventions internationales. C'est à ce stade qu'interviendraient les casques verts analogues aux fameux casques bleus chargés de faire respecter l'ordre dans certains conflits. Mais déjà des pays en développement font remarquer qu'une telle mesure renforcerait ce qu'ils appellent "l'impérialisme écologique" de certaines nations riches vis-à-vis des pays défavorisée. Il faudra évidemment contrôler étroitement les pouvoirs d'une telle force internationale mais cette proposition est un espoir vers une réelle internationalisation des problèmes globaux touchant à l'environnement planétaire.