Environnement - Janvier 1991

Un nouveau concept est en train de naître dans le domaine de l'environnement : l'avénement des technologies propres.

En le comparant avec le secteur des technologies du vivant qu'on appelle les biotechnologies, on peut désigner ce nouveau domaine de développement industriel par le terme "d'écotechnologie". Bien sûr on parle déja de business vert (le "green business") qui consiste à produire des équipements de dépollution, de recyclage, des filtres ou des unités de traitement de l'air ou des eaux. Des grandes entreprises se sont déjà engagées dans ce domaine prometteur et les récents salons internationaux de Vancouver et de Lyon ont montré la variété des produits et des systèmes proposés. Mais il me semble que la notion d'écotechnologie va beaucoup plus loin. Il s'agit désormais de repenser les processus industriels pour les rendre moins polluants et moins couteux en énergie tout en permettant le développement économique et social. Ce qui nécessite de se concentrer sur des solutions locales aux sources de pollution plutôt que sur des questions d'environnement global. L'écotechnologie pourrait se fonder sur trois secteurs complémentaires : d'abord la mise au point de nouveaux procédés et de produits moins polluants ; ensuite l'amélioration de procédés existants; enfin le développement de technologies permettant de traiter les pollutions résultant d'erreurs du passé. Par exemple utiliser les biotechnologies pour éliminer des contaminants toxiques, détruire le soufre contenu dans le charbon, éliminer des odeurs désagréable, lutter contre les bruits, mettre au point de catalyseurs performants et économiques. C'est pourquoi il serait oportun de créer en France un organisme d'allocation des fonds et de coordination des recherches appliquées en écotechnologie, un domaine qui paraît déterminant pour notre avenir.