Environnement - Juin 1995

La qualité de l'air des grandes villes et en particulier de Paris se dégrade. Cela devient un vrai problème de santé publique. Le rapport du Sénateur Philippe Richert a donné l'alerte et le Ministre de la Santé Elisabeth Hubert reconnaît que l'automobile est en grande partie responsable de cette pollution.

Surtout en raison des dérivés de l'oxygène (oxyde d'azote et ozone) mais aussi en raison des particules fines émises par les moteurs diesels et qui pénètrent profondément dans les poumons. La France est avec la Belgique le champion du monde du diesel avec 45% des voitures particulières. Or les émissions de particules de carbone par les moteurs diesels sont 14 fois plus importantes que celles des moteurs à essence. En 1995 près de 45% des poussières et des suies rejetées dans l'atmosphère de Paris ont eu pour origine des moteurs diesels contre 17% en 1980. Ces poussières et ces suies peuvent être cancérigènes comme l'indiquent de nombreuses études faites en Grande Bretagne, aux États-Unis et en Allemagne. Il est pourtant possible de renverser cette inquiétante situation. Paris pourrait donner l'exemple. Monsieur Tibéri, faites nous rêver ! Proposez un grand plan d'environnement avec la participation des parisiens. Accroissez les zones piétonnes, les pistes, cyclable, améliorez les transports en communs, revitalisez la vie de quartiers tués par la bagnole.. A l'aube de l'an 2000 faites nous participer à la renaissance de la plus belle ville du monde. C'est possible. Comme en médecine les moyens s'appellent le diagnostique, la prévention et la thérapeutique. Pour le diagnostic les systèmes automatiques de mesure et de surveillance de la qualité de l'air en Ile de France existent. Mais il faut prendre en compte les particules fines émises par les diesels qui ne sont pas comptabilisés. La prévention peut faire intervenir des catalyseurs mélangés au gasoil et permettant de brûler presque totalement les particules de carbone, comme la technique au cérium récemment développée par Rhône Poulenc. Du coté du traitement il existe de nombreuses solutions, telles que les systèmes d'injection électronique à microprocesseurs développés par Peugeot. Il existe aussi des filtres à pyrolyse en céramique à nid d'abeille ou des pots d'échappement qui piègent les suies par centrifugation comme le pot Dyson. Il est grand temps de prendre des mesures draconiennes. Pourquoi la qualité de l'eau est-elle si surveillée alors que la celle de l'air ne l'est pas pour l'ensemble des polluants. A nous aussi, les citadins de faire pression sur nos maires. Notre santé et elle de nos enfant en dépends. Monsieur Tibéri faites nous rêver au Paris de l'an 2000 !