Informatique - Octobre 1994
Il est étonnant d'apprendre de temps à autre que des oeuvres ont été dérobées dans les musées. On les imagine en effet armés de dispositifs de surveillance électronique performants.
Malheureusement pour des raisons de coûts ce n'est pas toujours le cas. Mais un procédé récemment mis au point par une entreprise américaine (Iterated systems d'Atlanta) risque de compliquer singulièrement la vie voleurs. Il s'agit d'un nouveau mode de surveillance associant caméras, micro ordinateur et ligne téléphonique reliée à un poste d'observation. La ligne téléphonique, est un moyen de transport d'informations numérisées, mais limité à des volumes de l'ordre de 10 kbits par seconde. Ce qui correspond à la transmission d'images fixes, de plans et non à des images animées, nettement plus consommatrices d'informations. Pour garder la transmission par une ligne téléphonique ordinaire et non des équipements plus puissants et plus chers, la firme d'Atlanta a eu l'idée de jouer sur le volume des prises de vues et le mode de compression des données. Une prise de vue en image fixe de l'ensemble de la salle ou du tableau à surveiller est enregistrée et en quelque sorte "gelée" dans la mémoire du dispositif. Elle servira de référence ultérieurement. Puis, cette fois en image animée, une petite partie de la salle ou une petite partie du tableau à surveiller est numérisée grâce à la compression fractale des données, une technique sophistiquée qui permet essentiellement la réduction du volume des informations à transmettre. C'est alors l'excellente qualité de restitution des images qui permet au poste de surveillance de détecter la moindre modification de l'environnement initialement enregistré. Et donc de repérer les mouvements suspects. Le système qui a été mis au point grâce à un financement de l'Armée américaine devrait pouvoir bientôt être développé à prix très compétitifs pour le secteur civil.