Informatique - Octobre 1994

Plus précise, plus fiable, plus légère en terme d'invalidation des malades, la téléchirurgie gagne peu à peu du terrain. De quoi s'agit-il?

De l'association de la pratique chirurgicale d'une part avec les outils électroniques les plus performants d'autre part: la robotique, la vidéo, les télécommunications. Je vais prendre un exemple. Autrefois, pour opérer le corps humain, on n'avait qu'une seule ressource: l'ouvrir! C'est à dire, après anesthésie générale, toujours traumatisante même si de considérables progrès ont été accomplis dans ce domaine,- effectuer une ouverture à l'endroit où l'intervention doit être pratiquée. Et qui dit ouverture dit évidemment fermeture de la zone opérée! Autant d'actes nécessairement "agressifs" pour le patient. Aujourd'hui, dans des cas de plus en plus nombreux, les chirurgiens font appel à ce qu'on appelle la micro-chirurgie ou chirurgie mini-invasive. En passant par les voies naturelles, de très petites incisions suffisent en effet au passage d'endoscopes miniatures qui sont des appareils optiques munis d'un dispositif d'éclairage. Grâce à une caméra inclue dans le dispositif, le chirurgien peut alors suivre sur un écran placé à ses côtés l'évolution de ses gestes infiniment précis. Lesquels peuvent être observés par des étudiants placés devant d'autres écrans connectés. Un robot peut aussi apporter son aide en facilitant le placement des instruments périphériques tels que les sondes par exemple; tandis que l'informatique à son tour entre en jeu pour le traitement de l'imagerie médicale ou le stockage des données relatives au patient. Ainsi les technologies de pointe convergent-elles pour tenter de diminuer les traumatismes opératoires toujours redoutés. Ces progrès mobilisent le milieu médical et le milieu industriel pour concevoir et réaliser ensemble des dispositifs nouveaux. A titre d'exemple, on pourra citer les travaux développés en France par l'IMMI, entreprise de robotique avancée et le Chu de Grenoble dans le domaine de la neurochirurgie du cerveau.