Environnement - Février 1990
Voici une bonne nouvelle en matière de démographie : après des millénaires d'augmentation incontrôlé, le taux de croissance de la population mondiale a commencé pour la première fois à baisser.
Cet événement de première importance est passé presque inaperçu à la fin des années 60. Evidemment, compte tenu de l'inertie du processus 87 millions d'habitants s'ajoutent chaque année à la population mondiale et 90 millions s'ajouteront encore à la fin des années 90. Mais le haut de la vague est en train de passer. La fertilité du tiers monde à baissé beaucoup plus vite que prévu, en une génération, alors qu'il a fallu un siècle pour les pays développés. Au taux actuel nous serons 8 milliards en 2025 pour atteindre peut-être la stabilité à 10,2 milliards à la fin du 21ème siècle. D'ici là des bouleversements majeurs vont se produire. D'abord le veillissement de la population : en 2020 l'age moyen du Mexique sera de 33,4 ans à comparer avec celui de l'Europe actuelle qui est de 33,9. La Chine de 2025 aura autant de vieux que l'Europe de 2010. En 2050 la population de l'Inde aura dépassé celle de la Chine. L'Afrique va littéralement exploser. Elle comptera 3 fois plus d'habitants en 2025 que maintenant avec 36 villes de plus de 4 millions d'habitants. Le Nigeria aura 370 personnes par kilomètre carré (plus que la Hollande aujourd'hui). Une telle évolution signifie le chômage des jeunes, des problèmes insurmontables de pollution et de ravitaillement en eau. Comment ralentir la poussée démographique ? plus d'éducation et un niveau de vie plus élevé signifie généralement moins d'enfants. L'expérience montre aussi que 5 dollars investis en planning familial sont aussi efficaces pour promouvoir le développement que 100 dollars investis en accroissement de production.