Environnement - Novembre 1990
Un espoir pour l'Amazonie. Après les cris d'alarme venant du monde entier sur le risque de disparition de la plus grande forêt tropicale du monde, les Brésiliens sont en train de se ressaisir sous l'impulsion du Président Fernando Collor de Melo.
Un plan sans précédent pour sauver la forêt est proposé au pays. Il soutenu par deux scientifiques récemment nommés au gouvernement José Lutzerberger, Secrétaire d'Etat à l'environnement et José Goldemberg, Conseiller du Président pour la Science et la Technologie. Il faut rappeler que la forêt disparaissait à la vitesse d'un terrain de foot-ball par seconde, ce qui aurait conduit à son élimination en une trentaine d'années. Le plan national de reforestation (intitulé le projet Floram) propose de replanter 10 milliards d'arbres couvrant une superficie de 210.000 kilomètres2 ce qui permettrait de réabsorber 5% du gaz carbonique responsable de l'effet de serre et du réchauffement de la planète. Evidemment un plan aussi ambitieux crée des remous dans l'ensemble du pays. Il s'étendra sur des dizaines d'années et coûtera l'équivalent de120 milliards de nos francs. L'objectif des promoteurs du projet est de faire participer les industriels Brésiliens et la communauté internationale aux différentes étapes de reforestation pour concilier les intérêts économiques et écologiques. Lors de la conférence internationale sur l'environnement qui se tiendra à Brasilia en 1992 une sorte de "loyer" sur les "services écologiques" fournis par la forêt pourrait être demandés aux autres pays. Le communauté internationale pourrait aussi accepter de geler la dette brésilienne en échange d'un engagement à préserver l'Amazonie. Les efforts de Chico Mendes assassiné en décembre1988 et qui avait réussi à mobiliser les forestiers pour arrêter la construction d'une route devant traverser la forêt, n'auront pas été vains.